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Opinion : faire des réfugiés un atout




Les images et les témoignages insoutenables de personnes en exil sont gravés dans notre mémoire. Pourtant, beaucoup disent que c’est peut-être bien grave, mais que nous ne pouvons accueillir tout le monde. Pourquoi considérons-nous les réfugiés en premier lieu comme une charge ? Peut-être n’aspirent-ils pas tant à cueillir les fruits de notre prospérité, mais veulent-ils simplement pouvoir parcourir leur bout de chemin et contribuer eux aussi à l’État.

Qui se laisse guider par la peur ne trouve pas de solutions. La population rapporte la peur à ses représentants et ceux-ci n’apportent qu’encore plus de peur. Le résultat est une société où le contrôle et la méfiance règne, avec le doute sur l’accord de Schengen comme triste exemple. Cette enchère au défaitisme peut cesser.

Qu’un réfugié soit un atout ou une charge dépend de ce que nous en faisons. Les gens se conforment à la manière dont ils sont considérés et traités. En arrivant en Belgique, ils ne peuvent pas travailler mais bien être accueillis et hébergés. Le premier message que chaque réfugié reçoit, c’est : « travailler est interdit, ne faites rien ! ». Et puis nous nous plaignons de ces paresseux qui vivent sur le dos de la sécurité sociale.

Il faut attendre pas moins de six mois pour une carte de travaille. Je défie tout le monde aujourd’hui de rester dans un centre d’asile pendant six mois à se tourner les pouces. C’est injuste de priver un individu du droit fondamental de se suffire à lui-même et puis de se plaindre qu’il dépend de ses concitoyens.

Octroyons directement un permis de travail aux réfugiés, même de façon temporaire. Cela ne signifie pas nécessairement que ces gens pourront rester dans le pays plus tard, mais pendant qu’ils attendent une décision à ce sujet, ils reçoivent au moins la possibilité de se soucier d’eux-mêmes. Le travail est l’instrument d’intégration par excellence.

La Région bruxelloise peut aussi encourager les Bruxellois à accueillir des réfugiés, par exemple en abaissant certaines taxes pour ceux qui accueillent temporairement un réfugié chez lui jusqu’à ce qu’il puisse se débrouiller seul.

Cela coûte quand même moins à l’état de répartir les réfugiés chez les citoyens et de donner une réduction fiscale à ceux-ci plutôt que de payer 40 euros par réfugié et par jour pour des grands centres d’accueil impersonnels ?

Qui n’ouvre pas sa porte au monde, en sortira par la porte de derrière.