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« Traduire les efforts en matière fiscale également dans la mobilité régionale »




Intervention d'Els Ampe lors de la déclaration de politique générale du gouvernement bruxellois


Monsieur le Président,

Monsieur le Ministre-Président,

Chers collègues,

 

Monsieur le Ministre-Président, vous avez vous-même dit en tout début de déclaration : nous sommes à mi-chemin, au milieu de la législature. Notre voyage a commencé en 2014 avec l’ambition déclarée d’offrir une réponse aux défis bruxellois. Avec une priorité : la qualité de vie des Bruxellois.

 

Personne ne nie qu’il y ait encore beaucoup de pain sur la planche. La région a quoiqu’il arrive un énorme atout : c’est Bruxelles. La capitale de notre pays, de l’Europe, le centre de l’OTAN, de la gastronomie, des frites, de la bière, du chocolat, de la BD, de la danse contemporaine et la capitale du compromis politique.

Même si nous ne montrons pas le meilleur de nous-même à ce propos, aujourd’hui. Le comportement anti-libre commerce de la Wallonie fait la risée des médias sociaux. Je veux partager une des réactions avec vous :
‘Wallonia, huh, I think its somewhere in Brussels, apparently they have communist communities over there. Crying smiley’
En d’autres termes : le monde ne parle de la Wallonie que parce qu’elle se trouve à côté de Bruxelles. Bruxelles existe et peut utiliser ses atouts.

 

À côté des atouts existants, Bruxelles peut aussi en développer de nouveaux. Notre réforme fiscale sera un atout pour Bruxelles. On ne construit pas un Bruxelles meilleure en hypothéquant le futur. On ne donne pas d’ailes aux Bruxellois en les assommant de dettes.

 

Vous y avez donné l’attention que cela mérite dans votre déclaration de politique générale : avec l’équilibre budgétaire, la réforme fiscale est un tour de force. De la sorte, le gouvernement bruxellois respecte son engagement vis-à-vis du niveau fédéral. Le gouvernement mène une politique budgétaire saine. L’Open Vld est fier des prestations de notre « straffe ket ».

 

La réforme fiscale renforce le pouvoir d’achat du Bruxellois. Ici, et maintenant. Je ne vais pas redresser la liste complètes, mais voici les mesures les plus importantes :

-       La taxe régionale de 89 € disparaît ;

-       Les Bruxellois reçoivent une réduction de 1% sur leur impôt des personnes physiques et l’an prochain cela sera même 1,5%. Nous ne devons pas imposer encore plus ceux qui assurent le progrès et la croissance.

Nous ne pouvons parler d’impôts sans mentionner la fiscalité foncière. La Région fait des choix clairs. Je suis satisfaite que nous donnions un coup de pouce à ceux qui deviennent propriétaires de leur premier logement. La hausse de l’exemption sur les droits d’enregistrement donne aux acquéreurs une réduction de plus de 21.000 euro sur l’achat de leur logement. C’est un coup de pouce financier pour ceux qui choisissent Bruxelles.

 

Nous devons encore faire face à un autre défi : garder à Bruxelles les gens au pouvoir d’achat nécessaire. Bruxelles est le moteur de l’émancipation du pays, qui donne aux personnes les opportunités de se développer. Une fois qu’ils ont un revenu stable, toutefois, nous les voyons encore trop souvent déménager vers la périphérie. Je n’ose compter le nombre de mes voisins qui ont déménagé vers Machelen, Vilvorde ou Grimbergen.

 

On ne garde pas les gens à Bruxelles uniquement avec une fiscalité foncière attrayante. L’ensemble doit être cohérent. Un logement sur mesure, un quartier sûr et propre, une mobilité fluide, des parcs et des plaines de jeux, un air sain, des écoles correctes, une offre commerciale diversifiée, du divertissement, … L’ensemble, ça s’appelle la qualité de vie.

 

Nous devons nous assurer que la vision urbanistique et la politique du logement correspondent aux attentes des gens. Qui rêve de passer les cinquante prochaines années de sa vie dans un bloc d’appartements triste, gris, sans jardin ni terrasse ? Sont-ce les maisons de rêve que les enfants dessinent ? Non ! Demandez aux enfants que sont leurs rêves. Avons-nous déjà oublié ce dont nous aussi, un jour, nous avons rêvé ?

 

La densification doit être liée au respect de la qualité de vie. La construction de logements unifamiliaux, tant demandés, ne peut être un tabou. La rénovation des logements sociaux délabrés doit être une priorité.

En outre, nous devons également travailler sur l’extension des infrastructures, comme le métro, les voiries, les ponts, les crèches et les écoles, avant même que la densification-même ne commence. C’est LE défi de notre région.

 

Les embouteillages à et autour de Bruxelles rongent la qualité de vie des gens. L’heure de pointe est devenue jour de pointe, qu’ils vivent à Bruxelles où fassent la navette.

 

Bruxelles doit oser être volontaire. Il est possible de résoudre les embouteillages, mais l’approche doit être différente de la politique de l’immobilité des vingt dernières années. La vision doit être différente de l’obsession pour la réduction de la largeur des voiries, de la négligence des parkings en périphérie, des retards du métro et de l’achat de centaines de bus articulés. Cette vision, chers collègues, n’a pas fonctionné. Il suffit de marcher dans les rues de Bruxelles pour le constater. Qui aime se promener à Bruxelles ou rouler à vélo à côté d’un mur d’autos qui roulent à vive allure ? Personne.

 

Combinons donc les efforts pour des pistes cyclables sûres et surélevées avec l’aménagement d’axes de circulation fluides, l’extension du métro et la construction de parkings en périphérie. Avec le milliard d’euro, le millier de millions d’euro, qui chaque année est dépensé pour la mobilité, de meilleurs résultats doivent être enregistrés.

 

L’autorisation des véhicules autonomes et le développement d’autoroutes numériques sont nécessaires. L’autoroute numérique, le réseau 5G, représente une alternative importante pour la voiture. Cela permet aux gens de télé-travailler plus et de moins se déplacer physiquement. L’infrastructure de télécommunication d’un autre âge doit recevoir un boost, grâce à l’assouplissement de l’ordonnance des 6 V/m. Le temps presse si nous voulons que Bruxelles reste dans la vitrine internationale.

 

Les investissements privés et publics doivent être dirigés de la sorte que chaque Bruxellois puisse trouver sa place sous le soleil, quelle que soit la manière par laquelle il se déplace.

 

Pensons à l’époque où nous usions nos pantalons sur les bancs d’école. Que pensez-vous du maître qui avait ses favoris ? Ne menaciez-vous pas alors de vous révolter ?

 

Écoutons ce que la population veut nous dire, population qui en a assez de la politique du haut vers le bas. Personne sur l’Avenue Franklin Roosevelt ou sur l’Avenue du Port n’a demandé à réduire le nombre de bandes de circulations de deux à une et demi, une sorte de bande hésitante, où deux voitures ne peuvent se croiser ! Pourquoi Bruxelles choisit-elle pour les doutes ? L’Open Vld préfèrerait que Bruxelles choisisse pour un « king size ». Je ne vous apprends tout de même pas que, quand l’on dort mal, on cherche un autre lit.

 

Chers collègues,

Nous choisissons une politique « all inclusive » : des trottoirs larges, des pistes cyclables surélevées, deux bandes. C’est possible en étant un peu créatif.

L’Open Vld est créatif et soutient les Bruxellois dans leur combat pour une meilleure qualité de vie. Nous attendons de chaque membre du gouvernement la même chose, et souhaitons au ministre-président et à son équipe beaucoup de chance.

 

Je vous remercie.

 

Els Ampe