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Bruxelles fait appel au pharmacien pour la prévention du cancer colorectal




« Les plus de 500 pharmacies que compte Bruxelles vont prochainement être mises à contribution de la politique publique de prévention du cancer du colon »  a déclaré le Ministre Guy Vanhengel, également compétent depuis la CoCom pour la prévention santé, lors du congrès médical de la VUB, le samedi 11 mai dernier. 

Chaque année en Belgique, 8.700 nouveaux cas de cancer du colon sont diagnostiqués. A Bruxelles, seuls 10 % de la population cible se fait dépister pour cette maladie, alors que ce taux atteint 68 % en Flandre.
C’est pourquoi, la Commission communautaire commune bruxelloise a décidé fin de l’année passée d’améliorer rapidement le pourcentage de dépistage grâce à un programme de dépistage bruxellois à mesure de Bruxelles.

Jusqu’à présent, les Bruxellois devaient demander un kit de dépistage à leur médecin traitant ou devaient en faire la demande par internet. Cette méthode (via la Communauté française et flamande), n’était pas seulement compliquée,  un tiers des Bruxellois n’ont en effet aucun médecin traitant. De plus, une visite chez un médecin engendre des frais de consultation, ce qui freine forcément les moins nantis. Cela complique la prévention.
Ce n’est que depuis la sixième réforme de l’état que le dépistage du cancer colorectal à Bruxelles a connu un tournant.  

“La population bruxelloise est très diverse, avec des nombreux citoyens d’origine étrangère, qui maîtrisent pas ou peu le Français ou le Néerlandais et que nous ne savons pas atteindre via les voies classiques », explique le ministre Vanhengel. « Nous devions donc développer une stratégie spécifique de communication et d’invitation et un système d’approvisionnement « sur mesure » pour améliorer le taux de participation ».
Ainsi , il a été décidé de confier ce rôle important aux quelque 500 pharmaciens présents sur le territoire  bruxelloi. Le projet pilote est coordonnée par Brumammo et les associations professionnelles des pharmaciens (UPB/AVB). Le nouveau système d’approvisionnement, avec les pharmaciens de Bruxelles (UPB-AVB, OPHARCO), fonctionne avec des codes-barres CNK créés pour l’occasion. 

Pourquoi les Bruxellois ne reçoivent pas directement le kit de dépistage chez eux? Comme c’est le cas en Flandre ? 
Malheureusement, à Bruxelles cette procédure coûterait trop chère, car à Bruxelles la population déménage en effet plus souvent qu’en province. Ainsi, les statistiques bruxelloises montrent que l’ensemble de la population de la Région change d’adresse tous les 10 ans en moyenne. « On gaspillerait trop d’argent en faisant pareil qu’en Flandre » ajoute Vanhengel « c’est pour cela que nous avons opté pour une étape intermédiaire via les pharmaciens, un système qui a également l’avantage que le pharmacien est en mesure de fournir directement des explications en cas de besoin ». 

Le patient peut venir retirer le kit de dépistage lorsque cela l’arrange. Le pharmacien reçoit la lettre d’invitation, contrôle l’identité et remet le Colotest à la personne.
Les pharmaciens disposent du matériel didactique nécessaire pour répondre aux éventuelles questions. Ils se chargent également de la gestion du stock. Les centres de distribution fournissent les pharmaciens via le système standard en scannant le code-barres CNK créé spécialement pour l’occasion.