Les news

Carla Dejonghe sur l'ajustement des plans du métro 3 : « Nous devons utiliser le fond Beliris de manière optimale. »




PARLEMENT BRUXELLOIS - Récemment, des problèmes sont apparus lors des travaux de la nouvelle ligne de métro 3 sous le Palais du Midi. Le lit de la Senne s'est déplacé, rendant le sol instable. Cela aurait entraîné des retards, ainsi qu’une augmentation des coûts de 700 millions d’euros. « Il faut tout de même nuancer cela, car nous avons pris connaissance de ces coûts supplémentaires il y a un certain temps, et ils ne sont pas uniquement liés aux problèmes découverts récemment », explique la députée bruxelloise Carla Dejonghe.

 

Plus de chantiers ouverts pendant des mois

Des circonstances inattendues survenant lors de l’exécution de projets tels que celui du métro 3 ne sont pas rares. « Un métro ne se construit pas en quelques mois, mais sur plusieurs années. Des choses inattendues peuvent arriver », du moins selon Dejonghe. « Nous creusons effectivement à proximité du lit de la Senne, ce qui comporte des risques que les ingénieurs prennent en compte, mais il y a aussi une raison pour laquelle nous creusons si profondément », poursuit Dejonghe. « De cette façon, nous voulons limiter le nombre de chantiers ouverts et la durée de ces chantiers. Personne ne veut passer des mois à vivre avec des chantiers en surface comme dans les années ‘70 et ‘80. »

 

Beliris

De nombreux exemples à l’étranger nous démontrent que des ajustements (financiers) ont toujours lieu dans le cadre de projets de cette envergure. Nous le constatons également dans notre propre pays, par exemple avec la liaison d'Austruweel (en néerlandais : « Oosterweelverbinding »). Cependant, il est clair pour Dejonghe que cet ajustement n'est pas uniquement dû aux problèmes sous le Palais du Midi. L'indexation, par exemple, joue également un rôle, et dans les années à venir, il faudra analyser comment le fond Beliris (qui est un accord de coopération entre l'État fédéral et la Région bruxelloise pour la réalisation de projets de construction, de rénovation et de restauration) peut être utilisé de manière optimale pour les investissements dans le métro. Le Ministre des Finances Sven Gatz l'a répété il y a plusieurs mois. « Beliris est l'instrument le plus approprié pour cela. Nous ne pouvons garder ces investissements hors budget indéfiniment. Il s'agit d'une planification à long terme », explique Dejonghe. Selon la députée, il s’agit ici plutôt d'un mariage harmonieux entre les choix à faire par Beliris, ainsi que des investissements qui doivent être répartis correctement, sans oublier les nouvelles recettes, telles que SmartMove. Il est également important de recevoir un retour d'information régulier sur l'état de la situation de la part des ministres compétents.


Le métro comme colonne vertébrale des transports publics socialement équitable

« Mais soyons clairs : oui, le métro 3 est cher, mais c'est un investissement vert que notre parti soutient pleinement. L'extension du métro occupe d’ailleurs une place centrale dans l'accord majoritaire : elle a un impact positif sur la mobilité, la santé et le bien-être des voyageurs, ainsi que sur l'économie bruxelloise », poursuit Dejonghe. C’est le meilleur exemple d'investissement vert que l'UE encourage, et la meilleure alternative à la voiture en termes d'impact à grande échelle. « Un bus atteint une capacité de 2 000 personnes par heure s'il circule toutes les 3 minutes. Un tram atteint 5000 personnes par heure avec la même fréquence. Un métro atteint facilement 15 000 personnes par heure ; le seul véhicule qui fait cela. » Même quand le parc automobile sera plus écologique, le métro restera une alternative importante pour améliorer la qualité de vie urbaine et pour rendre l'espace public urbain aux usagers de mobilité douce. Mais n'oublions pas que le métro est également socialement équitable. Les longs temps de trajet pèsent le plus lourdement sur les personnes à faible revenu qui ont moins d'alternatives. Le métro répond à cette problématique et améliore leur qualité de vie et l’équilibre entre leur vie professionnelle et leur vie privée, car ces personnes ne télétravaillent pas. De plus, il constitue tout simplement la colonne vertébrale des transports publics et représente déjà 38% des déplacements en transports publics à Bruxelles, sans compter le pré-métro. « Renforcer cette colonne vertébrale, c'est renforcer l'ensemble du réseau. Malgré les coûts et les imprévus, nous devons continuer à y croire et à canaliser le projet. À long terme, nous en bénéficierons tous », conclut Carla Dejonghe.